L’orgueil de Rome et la volupté de Venise ;
Quel goût large et formel unit à la nature
Le luxe fastueux de leurs architectures ;
Comment la gloire du passé s’y perpétue
Par le geste éternel et vivant des statues.
Et combien l’homme y met de plaisir et d’étude
À vêtir richement ses nobles attitudes !
Puis, mieux encor, dans les églises, les couvents
Et les palais, partout, les tableaux émouvants
Où notre âme retrouve, exaltée et ravie,
À la fois tous les rêves et toute la vie !
Ah ! Jean !
Que peuvent inspirer nos pays de brouillard,
Leur sol sans imprévu, leurs horizons sans joie,
Le morne clair-obscur où les couleurs se noient,
Et vois-tu défiler sur l’ampleur d’une fresque
Nos paysans lourdauds dans leurs habits grotesques ?
C’est vrai !