Que l’égoïste amour que nous aurions pour toi
Mêle un seul jour de deuil aux jours que tu nous dois.
Si nous t’avons permis ce voyage de Rome,
Si nous allons te voir t’en aller, comme un homme,
Tantôt, et disparaître au coin de la maison,
C’est que tu fus toujours un brave et bon garçon,
Et que nous sommes sûrs que dans deux ans, à l’heure
Où nous te reverrons dans la vieille demeure,
Tu nous rapporteras du pays des Romains,
Ce cœur honnête et droit que je sens sous ma main.
Mon père…
Sont des mots superflus et qui viennent trop tard.
C’est dans les souvenirs profonds de ton enfance
Qu’il faut chercher ta force aux jours de défaillance.
Si tu doutes jamais devant la route à suivre,
Rappelle-toi comment nous t’apprîmes à vivre,
Comment depuis vingt ans notre voix t’a conduit…
Elle n’a rien de plus à te dire aujourd’hui.
Mon père…
Que ta place est toujours ici, sous notre toit,