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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/11

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— Tu n’es pas un peu dingo ! dis-je. Un gamin de quinze ans, qui est encore dans les jupes de sa mère !…

— Justement ! Alors il a dû le lui voir ?… Non ?… Elle ne te l’a pas montré ?…

— Oh ! Colette ! répond-il tout rouge et l’œil allumé. J’aurais pas osé lui demander !

— Alors, c’est le premier que tu vois ?

— Sûr que je l’ai vu à des filles… mais il y avait pas tant de poils !… Ah ! mince !…

— Eh bien ! approche, regarde comme c’est fait !

— Allons, Colette, baisse ça !… C’est y pas dégoûtant !…

— La barbe ! Moi j’aime de montrer ma motte… Vois ! mon petit…, reprend-elle, renversée contre son dossier, ses jambes, gainées de soie, largement ouvertes. Hein ? s’il est beau mon angora ! N’aie pas honte ! Touche donc !…

Sans se faire prier plus, René s’est agenouillé aux pieds de ma maîtresse, parmi les bouillons d’écume de ses volants. Sa main — une main de fille comme sa figure qui a l’attrait troublant d’un sexe indécis — flatte et caresse le doux pelage.

J’interviens de nouveau ; certes il est convenu que la jalousie n’est pas de mise entre nous ; tout de même, là, sous mes yeux…

— Colette, tu cherres un peu !… Tu vas le faire bander, et après ?…

— Il me fait bien bander, lui !… Va, mon gosse,