Aller au contenu

Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112

à laquelle elle ne se plie pour expérimenter les postures les plus cocasses. En gamin, ou assise à reculons sur mes genoux, c’est trop simple ! Elle aime ça en levrette, ramassée sur un coin de la banquette, ou bien renversée tout au bord, les deux jambes en l’air ; ou encore à la paresseuse, une de ses cuisses repliée contre son épaule et le pied sur ma nuque. Je l’ai même baisée dans la pose d’une grenouille, ses bras au plancher, la tête en bas, les jambes en grand écart coiffant ma pine.

Si nous allons au spectacle, ce n’est que pour changer de foutoir et varier le décor de cette émotion que Colette se distille à faire le public témoin de sa jouissance. Nous prenons une loge, et là, dans la pénombre de la salle, nous sacrifions à Vénus. Vendredi dernier, à l’Opéra-Comique, elle vint en un somptueux manteau d’hermine sous lequel elle était nue à partir de la jarretière. Quand elle eut relevé la grille de notre baignoire, elle laissa glisser sa fourrure et à ma surprise m’apparut dans le simple appareil de sa beauté rousse que relevait le vermillon éclatant de ses bas cuissards, tranchés d’un ruban de velours noir et tendus par les quatre agrafes d’or d’une ceinture de pierreries.

Elle vira deux fois sur ses talons comme pour me convaincre de la réalité de son audace, puis s’asseyant, haussa un de ses pieds sur le rebord de la loge et sa jolie figue ainsi déhiscente, s’offrit