pourrions nous en payer une tranche avec lui. » — « Eh ! ma foi, s’il bande bien ! »
Elle l’appelle et sans plus de façon : « Jacques, mon gros, veux-tu gagner deux ou trois beaux billets ? » Il ouvre ses grands yeux niais : « Oh ! j’ veux ben ! » — « Ça ne te coûtera que de nous laisser jouer avec ta queue à notre fantaisie. »
Aussitôt conclu, il se déculotte et nous sort une quille de bonne mine que je me mets à lui secouer.
« Oh ! cette idée ! dit soudain Sergine ; si nous faisions d’abord une partie d’anneaux, comme à la foire, tu sais aux baraques à champagne ?… Sa pine est un joli pal, ce sera rigolo ! »
Pour ajouter un peu de sadisme à ce caprice, nous liâmes les poignets du gars, puis allongé sur le dos, nous lui enroulâmes le bas de son membre d’un ruban qui, fixé à sa cuisse, le tenait droit comme un piquet. Il était de longueur à suppléer à merveille le goulot d’une bouteille.
« Et quel sera l’enjeu ? » demandai-je fort amusée. — « Nous allons jouer aux points, en trois parties, dit Sergine, à qui baisera la première. »
Munies de douze anneaux de cuivre doré qui servent à attacher les rideaux, nous nous mîmes à quelques pas du but. Jamais je n’ai ri de si bon cœur ! me disait cruellement Colette. Étendue sur le divan, toute à poil, une main dans son manchon pour y réveiller les sensations de la veille, elle jetait en l’air des petits ronds de fumée bleue.