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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/26

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II


Je l’ai connue aux Folies-Bergère où j’étais, ce soir-là, son voisin d’orchestre. Sa beauté fixa tout de suite mon attention : un ovale parfait, couronné des ondulations mordorées d’une luxuriante chevelure, des yeux d’un bleu pers, larges et bien fendus, qui avaient un éclat d’aigue-marine, un nez délicat, légèrement relevé à la Roxane, une bouche toute petite, ronde et rouge comme une cerise, une peau liliale, des mains à peindre. Grande, mince, mais bien en chair, une robe de velours rouge la moulait, dont le décolleté découvrait la blancheur d’une épaule du plus joli