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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/29

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mauve ; elle en ouvrit discrètement la fente et sans plus de façons me prit la main. Elle me la déposa dans le nid douillet de sa toison, et se penchant à mon oreille :

— Allez-y carrément… branlez-moi… J’aime ça, là, devant tout le monde… c’est mon mari qui vous en prie.

De la tête, celui-ci m’avait alors salué très poliment. Je ne fus, de ma vie, davantage éberlué ; mais je ne me perdis ni en réflexions, ni en discours. Les deux belles cuisses s’écartèrent avec complaisance et je me disposai de la manière la plus commode.

Nous occupions le dernier rang de l’orchestre, dans un coin des plus obscurs. Il y avait peu de monde, encore ; derrière nous et sur le côté, le promenoir était presque désert. Je me tournai de biais vers ma voisine, j’allongeai familièrement mon bras gauche sur son dossier, et, de deux doigts insinués dans les lèvres de l’humide cosse, je branlai, sous les yeux du vieux, le clitoris dont il me faisait hommage.

J’y mis tout mon savoir.

— Eh bien ! Colette, murmurait le bonhomme qui se régalait de son office de voyeur, eh bien ! que vous semble de cette amusette ?

— Piquante, mon ami, piquante !…

— Et comment vous le fait-on ?…

— À la perfection, mon cher !…