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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/30

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Calée dans son fauteuil, accoudée d’un bras, son éventail de plumes de paradis déployé au-dessus de ma main, elle faisait aller d’un mouvement insensible sa petite motte.

Lorsqu’au durcissement de son pois de senteur suivi du raidissement de tout son corps, je compris qu’elle jouissait en silence, je lui plongeai mon médius au cœur de la vulve. Je l’en asticotai tout comme d’un vit, et, d’un balancement des reins dont elle accompagnait mon coït digital, elle fit sourdre, une seconde fois, la muette effusion de son plaisir. C’est à peine si je l’entendis soupirer :

— Ah ! ça y est !…

Et ses cuisses se refermèrent brusquement sur ma main que je dégageai.

Elle me tendit une petite pochette de soie où je m’essuyai discrètement. Le mari, avançant la tête, me dit :

— Je vous sais gré, Monsieur, de votre galanterie…

— Qui le cède à la vôtre, Monsieur, coupai-je aussitôt.

— Pas du tout, et je ne veux pas être en reste avec vous. Entre gens du monde on s’oblige mutuellement, et s’il vous plaît, Monsieur, à votre tour, d’agréer les bons offices d’une estime qui ne demande qu’à devenir plus familière…

— C’est aussi mon souhait, déclarai-je avec la même politesse. Et rien ne me serait plus agréable