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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/40

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la plus grande considération. Au vestiaire, Colette congédia fort lestement son mari. Il nous accompagna jusqu’à sa voiture, en me rendant mille grâces de ce que je voulusse bien prendre soin de sa femme pour le reste de la nuit.

Un petit chasseur, casquette à la main, nous ouvrit la portière. De figure gentille, figé dans un respectueux émoi, il semblait quêter la charité d’un regard de ma compagne.

— Mais c’est mon petit mendiant ! fit celle-ci en s’engouffrant dans l’auto. Le coquin, il sait que je lui donne chaque fois.

Et lui tapotant la joue :

— Eh bien ! monte, nigaud, qu’attends-tu ?

Elle le tira par le bras et l’assit à son côté, rouge de bonheur. La portière claqua.

— Au Rat Mort !

À peine roulions-nous que, sans plus égard à moi que si je n’eusse pas été là, elle entreprit le gamin, le branla d’abord un peu, puis, enjambée par lui, debout sur la banquette, le fit jouir en bouche.

— À moi, mignon ! dit-elle aussitôt.

Renversée sur son siège, les pieds en l’air contre la glace de devant, elle lui donna son con à gamahucher. Nous arrivions comme elle rendait l’âme pour la seconde fois.

Elle lui glissa une pièce et nous entrâmes.

À table, elle fut d’un entrain étourdissant où