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Page:Spaddy - Colette, ou les amusements de bon ton, 1937.djvu/52

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péter la sous-ventrière, dis, mon petit salaud ?…

— Garce !… roulure !…

Elle exultait.

— Allez, vas-y, j’aime ça !… tiens, bats-moi !…

Je levai la main sur elle. Provocante, elle me tendit sa joue.

— Mais frappe donc !…

La sensuelle caresse de ses yeux, le charme irrésistible de son sourire me désarmèrent. Je pris sa jolie tête dans mes mains avec tendresse.

— Colette, moi qui t’aime tant !

— Quoi ? reprit-elle avec humeur, ta colère est déjà tombée ?… Moi qui cherchais à fouetter ton désir et le mien… moi qui t’apporte mon cul tout chaud encore de sa pollution pour que tu me baises de rage sur l’affront que je t’ai fait… pour que tu m’étripes le con dans l’assouvissement de ta vengeance !…

— Alors, dis-je avec tristesse, c’est donc vrai ?

Elle se leva comme un ressort.

— Si c’est vrai ?… Tiens, mets-y ton doigt ! s’écria-t-elle avec l’emportement d’un amour-propre blessé.

Soulevant sa jupe et m’ouvrant ses jambes :

— Tâte, si c’est pas mouillé de foutre !

Devant ce cynisme, je fus sur le point de prendre mon chapeau. Le désir brutal, aiguillonné par le souvenir des félicités charnelles que je devais à Colette, me cloua sur place.