sont très-difficiles à comprendre. À une certaine époque, ils avaient cruellement persécuté l’ancien peuple — on l’appelait le peuple Juif — parce que les Juifs n’avaient pas voulu admettre certaine modification à leur propre religion que les Anglais avaient adoptée nominalement. Ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est que tout en torturant les Juifs pour ne pas être de leur avis, ils étaient au fond de l’avis des Juifs. Non-seulement ils allaient plus loin qu’eux dans l’application de la peine du talion, ainsi que nous l’avons fait voir tout à l’heure, et cela contrairement aux principes du maître qu’ils adoraient comme divin, mais encore ils désobéissaient à ce divin maître sur bien d’autres points. Par exemple, ils observaient rigoureusement le repos du septième jour, chose que le maître avait positivement désapprouvée. Ils s’irritaient contre ceux qui ne croyaient pas nominalement au christianisme (c’était le nom de leur religion) et en même temps ils se moquaient de ceux qui y croyaient réellement. Ainsi, quelques-uns d’entre eux ayant voulu se régler sur les préceptes chrétiens au lieu de suivre les préceptes judaïques, reçurent le sobriquet de Quakers et se virent en butte aux railleries. Bien plus, les Anglais démontraient clairement qu’ils adhéraient en substance à la religion qu’ils faisaient profession de répudier, en affichant dans tous leurs temples, à la place la plus en vue, les dix commandements de la religion judaïque, tandis que jamais, ou presque jamais, ils n’affichaient les deux commandements chrétiens destinés à remplacer les premiers. « Cependant, dit le rapporteur après s’être étendu sur ces faits bizarres, bien que les Anglais aient été grandement adonnés aux entreprises de missions de tous genres, et que j’aie compulsé soigneusement dans leurs annales tout ce qui se rapportait aux missionnaires, je n’ai pu trouver aucune trace d’une société destinée à convertir le peuple anglais du Judaïsme au Christianisme. »
« À propos des missions, le rapport nous fait connaître d’autres anomalies remarquables. Dans leur désir de gagner des adhérents à cette religion qu’ils avaient adoptée de nom mais point de fait, les Anglais envoyaient dans diverses parties du monde des gens chargés de la propager, entre autres dans le territoire subjugué nommé plus haut. Là, les