Page:Sphinxiana, chez Blocquel et Castiaux.djvu/48

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Il ne l’entreprend pas sans moi ;
Sans moi, faible est mon espérance.
Je possède sa confiance,
Sans que je devine pourquoi.
Car chez moi ce n’est qu’inconstance,
Que faiblesse et fragilité ;
Souvent une vivacité
Qu’on prendrait pour extravagance.
À me consulter empressé,
Malgré ces défauts, plus d’un sage
A très-souvent eu l’avantage
De se voir par moi redressé.


(86) ÉNIGME.

Quelque obscure que je puisse être,
À ces marques aisément
Vous pourrez me reconnaître.
Je suis horrible ou charmant.
Quelquefois dans un moment,
Je reçois ou je perds l’être.
De petit je deviens grand,
Nul pourtant ne me voit croître.
Si deux ont un différend,
Je suis le tiers sans paraître.
Un bûcheron contre un hêtre,
Et le maréchal ferrant,
Sous mille coups me font naître.