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Page:Sphinxiana, chez Blocquel et Castiaux.djvu/61

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(107) ÉNIGME.

Je couche sur la dure,
Je ne me sers jamais de lit :
Mon vêtement est sans couture,
Je ne change jamais d’habit.

Comme je n’aime pas le monde,
Le long du jour je suis chez moi :
Vois-je quelqu’un faisant sa ronde,
Je rentre, ou je demeure coi.

On me fait une rude guerre,
Quoi que mon naturel soit doux ;
Et pour me garantir des coups,
Je me cache au fond de la terre.

Mais, hélas ! quelle sûreté !
Dans ce noir creux, à peine j’entre,
Qu’on a pour moi la dureté
De m’y chercher jusqu’en son centre.

Un fâcheux sergent tout velu
Vient m’assiéger à domicile ;
Et me poussant d’un air fort résolu,
M’oblige bien de faire gille.