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notice sur l’éthique

définition[1] et prie Spinoza de lui expliquer le troisième scolie de la proposition 8. Le texte cité est d’ailleurs celui du scolie de la proposition 10 dans la rédaction définitive, et nous pouvons par là nous faire quelque idée des remaniements que Spinoza jugea nécessaires par la suite.

Il est fait mention de l’Éthique dans une lettre adressée par Spinoza à Guillaume de Blyenbergh[2] le 13 mars 1665[3]

« J’entends, dit l’auteur, par un homme juste, celui qui désire d’une façon constante que chacun possède ce qui lui appartient en propre, et je démontre dans mon Éthique (non encore éditée) que ce désir chez les hommes pieux tire nécessairement son origine de la connaissance claire qu’ils ont, tant d’eux-mêmes que de Dieu. » La composition de l’ouvrage est, on le voit, déjà très avancée à cette date, car la théorie à laquelle il est fait allusion se trouve exposée dans les propositions 36 et 37 de la quatrième partie.

Il faut observer, toutefois, que l’ordonnance en est différente de celle que nous connaissons : la quatrième partie est réunie à la troisième, comme le montre un passage d’une autre lettre écrite au mois de juin de la même année 1665[4]. Spinoza s’y exprime en ces termes :

  1. C’est celle de la substance à laquelle était jointe primitivement celle de l’attribut.
  2. Sur Blyenbergh, voir vol. I, p. 218.
  3. Lettre 23.
  4. Lettre 28. D’après l’édition Van Vloten et Land le destinataire serait un certain Bresser, auquel il faudrait également attribuer la composition de la petite poésie latine mise en épigraphe à la première édition des Principes de la Philosophie de Descartes (voir vol. 1, p. 228). Meinsma (op. cit., p. 210) a montré que Bresser était un personnage imaginaire et que le véritable