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Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/386

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ÉTHIQUE

de la considération d’une chose à la pensée d’une autre, savoir parce que les images de ces choses sont enchaînées entre elles et ordonnées de façon que l’une suive l’autre ; or on ne peut concevoir qu’il en soit ainsi quand l’image de la chose est nouvelle, mais alors l’Âme sera retenue dans la considération de cette chose jusqu’à ce qu’elle soit déterminée par d’autres causes à penser à d’autres. Considérée en elle-même, l’imagination d’une chose nouvelle est donc de même nature que les autres et, pour ce motif, je ne range pas l’Étonnement au nombre des affections, et je ne vois pas de motif pour le faire, puisque, si l’Âme est distraite de toute autre pensée, cette distraction qu’elle subit, ne provient d’aucune cause positive, mais seulement de l’absence d’une cause qui de la considération d’une certaine chose la détermine à penser à d’autres. Je reconnais donc seulement trois affections primitives ou fondamentales (comme dans le Scolie de la Prop. 11), savoir celles de la Joie, de la Tristesse et du Désir ; et, si j’ai dit quelques mots de l’Étonne-