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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Autour de Honoré de Balzac, 1897.djvu/101

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café Florian, occupé à déguster une glace, lorsqu’un numéro du Journal des Débats, la seule feuille dont l’entrée soit libre dans ce pays absolutiste, nous fut apporté par le garçon qui, à notre italien, nous avait sur-le-champ reconnu Français.

» Ce journal annonçait la mort de Balzac. Cette nouvelle nous fit l’impression la plus profonde. Nous avions beaucoup connu Balzac et des liens d’amitié littéraire nous unissaient depuis longtemps. Nous le savions très malade ; mais sa constitution robuste nous faisait croire qu’il sortirait vainqueur de l’épreuve. Avant de partir, nous étions allé pour le voir ; il était sorti en calèche, et cela nous avait rassuré sur son compte. Une lettre écrite par sa femme, et au bas de laquelle il avait ajouté quelques mots, les derniers peut-être qu’il ait tracés : « Je ne puis ni lire ni écrire », nous assignait un autre rendez-vous que les préoccupations d’une absence, qui devait durer quatre mois, nous firent