Page:Spoelberch de Lovenjoul - Autour de Honoré de Balzac, 1897.djvu/47

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le charme que doivent éprouver les peintres-nés à l’aspect du premier atelier qu’ils voient, et où se révèlent quelques-uns des procédés matériels de l’art. Un vitrage, ouvert dans la voûte, éclairait l’atelier de maître Porbus. Concentré sur une toile accrochée au chevalet, et qui n’était encore touchée que de trois ou quatre traits blancs, le jour n’atteignait pas jusqu’aux noires profondeurs des angles de cette vaste pièce. Mais quelques reflets égarés allumaient, dans cette ombre rousse, une paillette argentée au ventre d’une cuirasse de reître suspendue à la muraille, rayaient d’un brusque sillon de lumière la corniche sculptée et cirée d’un antique dres-


    magne (1806), un capitaine d’artillerie la sauva d’une destruction imminente en la mettant dans son porte-manteau. C’est un protecteur des arts, qui aimait mieux prendre que voler. Ses soldats avaient déjà fait des moustaches à la sainte protectrice des filles repenties, et allaient, ivres et sacrilèges, tirer à la cible sur la pauvre sainte, qui, même en peinture, devait obéir à sa destinée. Aujourd’hui, cette magnifique toile est au château de la Grenadière, près de Saint-Cyr, en Touraine, et appartient à M. de Lansay. »