Page:Spoelberch de Lovenjoul - Autour de Honoré de Balzac, 1897.djvu/51

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qu’une seule face ; c’est une apparence découpée, une image qui ne saurait se retourner ni changer de position. Je ne sens pas d’air entre ce bras et le champ du tableau ; l’espace et la profondeur manquent ; cependant, tout est bien en perspective, et la dégradation aérienne est exactement observée. Mais, malgré de si louables efforts, je ne saurais croire que ce beau corps soit animé par le tiède souffle de la vie. Il me semble que si je portais la main sur cette gorge d’une si ferme rondeur, je la trouverais froide comme du marbre ! Non, mon ami, le sang ne court pas sous cette peau d’ivoire ; l’existence ne gonfle pas de sa rosée de pourpre les veines et les fibrilles qui s’entrelacent en réseaux sous la transparence ambrée des tempes et de la poitrine. Cette place palpite, mais cette autre est immobile ! La vie et la mort luttent dans chaque détail. Ici c’est une femme, là une statue, plus loin un cadavre. Ta création est incomplète. Tu n’as