Page:Spoelberch de Lovenjoul - Autour de Honoré de Balzac, 1897.djvu/60

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monde, et les initiés aux plus profonds arcanes de l’art peuvent seuls découvrir en quoi elle pèche. Mais puisque tu es digne de la leçon, et capable de comprendre, jevais te faire voir combien peu de chose il faudrait pour compléter cette œuvre. Sois tout œil et toute attention, une pareille occasion de t’instruire ne se représentera peut-être jamais. Ta palette, Porbus !

» Porbus alla chercher palette et pinceaux. Le petit vieillard retroussa ses manches avec un mouvement de brusquerie convulsive, passa son pouce dans la palette diaprée et chargée de tons que Porbus lui tendait. Il lui arracha des mains plutôt qu’il ne les prit une poignée de brosses de toutes dimensions, et sa barbe taillée en pointe se remua soudain par des efforts menaçants qui exprimaient le prurit d’une amoureuse fantaisie. Tout en chargeant son pinceau de couleur, il grommelait entre ses dents : « Voici des tons bons à jeter par la fenêtre