Page:Spoelberch de Lovenjoul - Autour de Honoré de Balzac, 1897.djvu/67

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l’homme se rend compte de l’effet de la lumière sur les objets ; mais il n’y a pas de lignes dans la nature, où tout est plein. C’est en modelant qu’on dessine, c’est-à-dire qu’on détache les choses du milieu où elles sont ; la distribution du jour donne seule l’apparence aux corps ! Aussi n’ai-je pas arrêté les linéaments ; j’ai répandu sur les contours un nuage de demi-teintes blondes et chaudes qui fait que l’on ne saurait précisément poser le doigt sur la place où les contours se rencontrent avec les fonds. De près, ce travail semble cotonneux et paraît manquer de précision ; mais, à deux pas, tout se raffermit s’arrête et se détache ; le corps tourne, les formes deviennent saillantes ; l’on sent l’air circuler tout autour. Cependant je ne suis pas encore content, j’ai des doutes. Peut-être faudrait-il ne pas dessiner un seul trait, et vaudrait-il mieux attaquer une figure par le milieu, en s’attachant d’abord aux saillies les plus éclairées pour