Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/142

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ALFRED DE VIGNY. 135 amours s’y cachèrent, mais il était roi, et se nommait François Ier. Sa salamandre y jette ses flammes partout ; elle étincelle mille fois sur les voûtes comme feraient les étoiles d’un ciel ; elle soutient les chapiteaux avec sa cou- ronne ardente ; elle colore les vitraux de ses feux ; elle serpente avec les escaliers secrets, et partout, semble dévorer de ses regards flam- boyants les triples croissants d’une Diane mys- térieuse. » Mais la base de cet étrange monument est comme lui pleine d’élégance et de mystère c’est un double escalier qui s’élève en deux spirales, entrelacées depuis les fondements les plus lointains de l’édifice, jusqu’au-dessus des plus hauts clochers, et se termine par une lan- terne ou cabinet à jour, couronné d’une fleur de lys colossale, aperçue de bien loin ; deux hommes peuvent y monter ensemble sans se voir. » Cet escalier lui seul semble un petit tem- ple isolé ; comme nos églises, il est soutenu et protégé par les arcades de ses ailes minces, transparentes, et pour ainsi dire brodées à jour. On croirait que la pierre docile s’est ployée