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i52 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. la terre, et qu’ils sont fréquemment forcés par les circonstances d’accepter sans protestation. On connaît alors pour la première fois leur véritable destinée, celle de l’humanité tout entière, en réalité, et l’on voit qu’ils ont aussi porté en luttant le poids de la vie, mêlée pour eux, comme pour tous, de joies et de douleurs, de vertus et de fautes. Mais de ces révélations, presque toujours amères dans leur ensemble, et souvent même désespérées, se dégage un mérite suprême la sincérité. C’est ainsi que parfois un chef-d’œuvre surgit d’un tombeau sous l’inspiration de la Vérité, la plus belle des muses qui posent des couronnes sur les fronts humains 1. Cependant, même en sauvant de la destruc- tion les pages dont nous allons parler, on ne pourra faire absolument connaître George Sànd sous.tous ses aspects. Mais, grâce à elles, les coins du voile qui dérobe aux yeux du plus grand nombre sa physionomie réelle seront du moins soulevés dans l’avenir, et pour peu que d’autres recueils de même nature soient préparés sans délai et conservés avec soin, on peut espérer qu’un jour le voile tombera tout entier.