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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/160

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LETTRES INÉDITES DE G. SAND. 153 9. Et qu’importe, après tout, s’il découvre en se couchant au pied de la statue quelque im- perfection inconnue, quelque tache ineffacée sur le marbre resplendissant Un semblable spec- tacle ne donne-t-il pas aux hommes un utile enseignement ? Ne leur apprend-il pas que ces grandes figures, en apparence supérieures à l’humanité lorsqu’on les contemple du sein de la foule, furent cependant pétries du même limon que notre race imparfaite ? Et ne vaut-il pas mieux les montrer avec leurs erreurs, et même avec leurs fautes, que de les envelopper éternellement d’un faux nuage de grandeur surhumaine, impénétrable aux yeux de tous ? George Sand, d’ailleurs, en se faisant con- naître tout entier, n’a rien à redouter du juge- ment des esprits impartiaux. Sa vie et son cœur ont assez de côtés inattaquables pour n’avoir pas à fuir la lumière à propos des faiblesses qu’on peut justement reprocher à la femme, et sa bonté exceptionnelle, son dévoue- ment, sa générosité, sont assez présents encore au souvenir de tous, pour qu’il soit superflu d’insister sur ces points. Mais, puisque le mot de t faiblesses » vient