Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/16

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mentés encore par la maladie que son péché lui avait valu, devaient être exprimés en longues tirades abracadabrantes. Par une suite de combinaisons adroitement amenées, ce moine devenait alors l’amant de la belle Ferronnière ; puis, celle-ci mourait, emportée par l’horrible maladie qu’il lui donnait. On devait voir enfin, au dénouement, son mari remarié avec la créature cause physiologique première de tous ces maux, — mais guérie, heureuse, et dont les bons instincts s’étaient réveillés et développés, — passer, sa seconde femme au bras, dans une rue de Paris. Il assistait ainsi, sa vengeance satisfaite, au cortège des obsèques du roi François Ier, mort à son tour pour avoir aimé la belle Ferronnière.

Ce dénouement curieux et les outrances de l’intrigue n’eussent pas manqué de couleur romantique certain de ne pouvoir faire représenter son drame sur un théâtre public, Gautier, s’il l’eût écrit, s’était promis de jouer le rôle du moine, auquel son embonpoint déjà naissant semblait le destiner ; Auguste Maquet eût fait François Ier, et le personnage du mari eût été tenu par M. Listener. Mais ce beau projet