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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/166

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LETTRES INÉDITES DE G. SAND. 159 tience de me soumettre à ce régime. Il a fallu pour cela qu’un de mes meilleurs amis devînt un docteur habile, et que l’amitié me fit croire à la science. p Me voilà donc arrivée à quarante-trois ans avec une santé de fer, traversée par des indis- positions périodiques douloureuses, mais qui ne me donnent que quelques heures de spleen désespéré. Le lendemain, je remercie la Provi- dence de m’avoir laissé guérir de cette sombre misanthropie 1 La souffrance physique, je l’ac- cepte de grand, cœur ; elle n’est pas mau- vaise, quand elle ne nous rend pas mauvais. » Cependant, je suis condamnée à périr par le foie. Celui qui est mort et qui était savant aussi 1, et qui me connaissait bien, me l’a prédit. Que cela arrive demain ou dans vingt ans, peu importe. J’aimerais assez que ce fût dans un an, encore mieux que ce fût dans un mois, si dans un mois Solange et Augustine sont mariées 2, car je ne peux pas dire que j’aie jamais aimé la vie. Je crois que je suis née 1. Le docteur Gaubert. 2. Sa fille et sa cousine.