Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/170

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-LETTRES INÉDITES DE G. SAND. 163 ture, qu’elle a tant aimée et si bien comprise, veille seule et pour toujours sur sa tombe si- lencieuse et respectée. Elle échappe ainsi à la bruyante banalité des nécropoles parisiennes et de leurs funèbres allées, rendez-vous des curieux, des oisifs et des indifférents, qui res- semblent bien plus à des lieux de plaisir qu’à des asiles de douleur et de repos. Placée, au commencement de sa carrière, dans d’autres conditions d’existence, avec ses qua- lités et l’élévation de sa nature appréciées et bien dirigées par son mari, sa destinée eût été, sans doute, très différente. Elle attaqua constam- ment le mariage mal assorti et ses cruelles conséquences, mais non, comme on l’a si sou- vent et si injustement répété, le mariage en lui-même. Il suffit pour s’en convaincre de ne pas lire seulement certains de ses ouvrages, Jacques par exemple. Celui-ci semble, en effet, une cri- tique absolue du lien conjugal. Mais il faut se rendre compte, par la connaissance d’un plus grand nombre de ses écrits, de la tendance générale de son œuvre, tendance tout à fait à l’opposé des conclusions que l’on peut tirer de la seule lecture de Jacques.