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162 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. du ciel et à l’incurable perversité des hommes. Je ne suis plus mécontente de moi-même. J’ai tout expié, tout réparé, autant qu’il était en moi de le faire. Je me sens docile et résignée, ce qui ne m’empêche pas d’être très malheu- reuse, mais ce qui empêche ma souffrance d’être amère et nuisible. Dieu a donc fait pour moi tout ce qui lui était possible de faire pour une créature de mon espèce, car il est la loi vivante, et cette loi, qu’il ne nous appartient pas d’expliquer et de justifier, nous condamne à souffrir D. II Au surplus, quelle que doive être l’appré- ciation de l’avenir sur ses doctrines religieuses, George Sand repose dès aujourd’hui en terre bénite, dans l’humble cimetière de son vil- lage, auprès des compagnons de son enfance, des. amis de toute sa vie. Les arbres de son Nohant bien-aimé semblent, en signe de douleur, incliner doucement leurs branches accablées au-dessus de son cercueil, et la na-