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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/22

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Misère et qui est devenu le Château du Bonheur.

» Tel est le dénouement heureux qui termine le roman à la satisfaction de tous.

» Eh bien, cette fin satisfaisante n’est point celle qu’avait conçue Théophile Gautier.

» Dans la pensée première de l’illustre écrivain, Vallombreuse ne guérissait pas, Sigognac ne pouvait épouser la sœur de celui qu’il avait tué, et le triste capitaine Fracasse rentrait seul dans le Château de la Misère, où il retrouvait plus mornes, plus maigres, le vieux chien Miraut, le vieux chat Belzébuth, le vieux maître d’armes Pierre !

» Sûr de son admirable palette, le poète peintre reprenait la description déjà si désolée du Château de la Misère.

» Il mettait plus de toiles d’araignée dans les angles, plus de poussière sur les meubles rompus, plus de tristesse dans les yeux des ancêtres peints.

» Les jours se passaient horriblement moroses. Le chien mourait, le chat mourait ; un matin, le vieux serviteur ne se relevait plus de son grabat dans la salle basse, et Sigognac, pauvre, délaissé, oublié par Isabelle elle--