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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/23

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même, se mourait d’inanition dans le Château de la Misère devenu le Château de la Famine.

» Pourquoi Gautier a-t-il changé son dénouement primitif ? A-t-il été vaincu par le préjugé des dénouements heureux ? A-t-il cédé à quelques conseils ? Je l’ignore.

» Quant à dire s’il a eu raison ou tort, si la version publiée est préférable à la version rêvée, cela me paraît bien inutile. L’œuvre est lancée, l’ouvrier est mort. »

Ces renseignements sont parfaitement exacts et nous en tenons la confirmation d’un des plus intimes amis du grand poète. Du reste, madame Judith Gautier, sa fille aînée, a reproduit aussi la plupart de ces détails dans son intéressante Notice, intitulée : le Manuscrit du Capitaine Fracasse, notice écrite pour l’édition si artistique de ce roman, formant trois volumes illustrés, qui fut publiée en 1884 par l’éditeur Jouaust.

En songeant qu’un ouvrage de cette valeur doit son existence plus au hasard des circonstances qu’à la volonté de son auteur, combien ne faut-il pas regretter ses autres œuvres perdues à jamais !…