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Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/26

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Boisselot, le futur auteur de Ne touchez pas à la Reine, pour en écrire la partition.

Celui-ci semblait tout désigné pour cette tâche, car il avait composé récemment la musique d’une Jota Aragonesa, dansée à l’Opéra par mademoiselle Nathalie Fitz-James. Cette Jota Aragonesa était une imitation des pas de caractère que Fanny Elssler venait d’y introduire avec l’immense succès dont le souvenir n’est pas encore entièrement effacé aujourd’hui.

Les lenteurs, habituelles pour tout début sur cette scène, se reproduisirent sans doute, car à la fin de mai 1838 notre auteur écrivait à sa mère ces lignes inédites :

 « Ma chère maman,

» Je suis très pauvre, mais très gras. La misère me rend énorme.

» Je t’écris afin que tu saches que mon ballet a reparu sur l’eau. Ayant échiné ces messieurs de l’Opéra, ils ont senti le besoin de m’être agréable. On m’a donné Scribe pour collaborateur et l’on jouera mon affaire pour la rentrée d’Elssler qui va partir en congé. Voilllà ! Le tour est fait !