Page:Spoelberch de Lovenjoul - Les Lundis d’un chercheur, 1894, 2e éd.djvu/27

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» Je te remercie beaucoup du gigot, qui vient on ne peut mieux. Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Avec trois sous de papier, un liard de plume, un liard d’encre, on fait des billets de mille. Et zut, bran pour les Prussiens ! J’ai pas la croix d’honneur, je la mérite !

» Je t’embrasse, ainsi que les autres.

» THÉOPHILE GAUTIER. »

En attendant le départ de Fanny Elssler, dont le congé commençait le 1er juin, le bon Théo, alors plein de jeunesse et de. gaieté, avait en effet échiné l’Opéra dans la Presse du 21 mai. Voici de quelle façon gouailleuse s’achève son article :

« Nous terminerons en faisant observer à M. Simon, premier diable vert (et décoré), que, dans l’acte de la Tentation joué dernièrement, il avait des ailes en plumes vertes éraillées, rongées par les mites, et qui auraient déshonoré le plus chétif balai les diables secondaires, empaquetés dans des maillots trop larges et tout géographiés de taches d’huile, avaient l’air de portiers perclus de rhumatismes, enveloppés dans des gilets de flanelle,