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grands producteurs littéraires français de notre temps, ne sont pas plus considérables. Néanmoins l’auteur de Fortunio est bien loin encore d’avoir écrit tous les ouvrages qu’il a projetés ou rêvés et dont nous avons entrepris de retrouver la trace. Voici le résultat de nos longues et patientes recherches. C’est la première fois, pensons-nous, que dans une étude bibliographique on dresse le tableau des œuvres qu’un auteur n’a pas écrites. Si cette initiative nous était reprochée, nous nous excuserions en faisant remarquer combien serait précieux aujourd’hui un document de ce genre relatif à Molière, à Racine ou à Corneille, et provenant d’un de leurs contemporains.

C’est, du reste, une histoire curieuse que celle des projets littéraires de Théophile Gautier, projets entravés le plus souvent par les circonstances. Il lui fallait écrire des articles, en écrire toujours ! Ne faut-il pas déplorer que, par suite de cette incessante production forcée, vingt œuvres plus personnelles et plus fortement pensées soient restées ensevelies dans le cerveau qui les avait conçues ? Il serait impossible à cette heure de retrouver les traces de