Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

proposés comme recrues, se montrèrent dénués d’enthousiasme. On célébra devant eux la beauté de la tâche qui leur était dévolue ; on allégua les nécessités du salut commun ; on les proclama même par avance « héroïques défenseurs de la grande patrie humanitaire ». Ces divers moyens de persuasion les laissaient froids. Ils répondaient par la célèbre parole qu’écrivit jadis un des premiers apôtres de l’émancipation sociale, député au Parlement de la troisième République française : « La patrie est là où l’on se trouve bien. » Et ils affirmaient qu’ils se trouvaient très mal dans un pays où on risquait de se faire casser la tête. Assez rapidement de fréquentes désertions accentuèrent la défaveur qui s’attachait à l’idée d’enrôler les citoyens libres et le projet fut abandonné.