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droit où se trouvaient les fleurs en si grand nombre, afin de voir s’il y en avait beaucoup, si elles étaient toutes ouvertes et si elles sentaient aussi bon que l’été précédent. Pour pouvoir y aller avec Clara, il fallait attendre jusqu’au soir que le grand-père remontât, et peut-être qu’alors les fleurs auraient déjà toutes fermé les yeux. Le désir de les revoir s’empara de Heidi et devint irrésistible. Elle dit, non sans quelque hésitation :

— Tu ne seras pas fâchée, Clara, si je cours vite là-haut, et si tu restes un petit moment seule ? J’aimerais tant aller voir comment sont les fleurs ! Mais attends ! —

Il lui était venu une idée ; elle s’élança un peu plus loin à l’écart, arracha quelques poignées d’herbe bien verte, et prenant par le cou Bellette qui l’avait suivie, elle l’amena auprès de Clara.

— Voilà ! maintenant tu ne seras pas tout à fait seule, lui dit Heidi en poussant doucement Bellette de son côté. La chèvre comprit tout de suite ce qu’on lui voulait et se coucha ; puis Heidi jeta l’herbe sur les genoux de Clara, et celle-ci toute réjouie déclara que Heidi pouvait aller voir les fleurs tant qu’elle