Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 206 —

avait et surtout ce qu’elle n’avait pas à manger. Mme Sesemann écoutait avec le plus vif intérêt ce que lui rapportait l’enfant, et tout en devisant de la sorte elles atteignirent la hutte du chevrier.

Brigitte était justement occupée à suspendre au soleil la seconde chemise de Pierre, afin qu’il pût la mettre dès que l’autre aurait été assez portée. Elle aperçut la société qui approchait et se précipita dans la chambre.

— À présent voilà que tout part, mère ! dit-elle. C’est comme une procession ; le Vieux les accompagne, il porte la malade.

— Hélas ! est-ce bien vrai ? soupira la grand’mère. Ainsi donc, ils emmènent Heidi, tu l’as vu ? Si seulement elle osait venir me toucher la main ! si je pouvais l’entendre encore une fois !

À ce moment la porte s’ouvrit avec fracas, et en trois bonds Heidi fut auprès de la grand’mère qu’elle serra dans ses bras.

— Grand’mère ! grand’mère ! mon lit vient de Francfort, et les trois oreillers, et la grosse couverture ! il sera là dans deux jours, c’est la grand’maman qui l’a dit.