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Mme Sesemann, tandis que deux larmes de bonheur coulaient le long de ses vieilles joues. Heidi avait tout de suite remarqué le changement d’expression de la grand’mère, et sa joie fut alors complète.

— Dis donc, grand’mère, dit-elle en se serrant contre elle, c’est arrivé comme je t’ai lu la dernière fois ; n’est-ce pas, le lit de Francfort sera bien sûr salutaire ?

— Oh ! oui, Heidi ! et encore tant de choses, tant de belles et bonnes choses que le bon Dieu fait pour moi ! répondit la grand’mère avec une profonde émotion. Comment est-ce possible qu’il y ait de si bonnes gens qui s’inquiètent d’une pauvre vieille et lui fassent tant de bien ! Rien ne fortifie davantage notre foi à un bon Père céleste qui n’oublie pas la plus chétive de ses créatures, que lorsqu’on voit qu’il y a des gens aussi pleins de bonté et de compassion pour une pauvre vieille femme inutile comme moi.

— Ma bonne grand’mère, répondit Mme Sesemann, devant notre Seigneur qui est au ciel, nous sommes tous également misérables, et nous avons tous également besoin qu’il ne nous oublie pas. Et maintenant