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Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/51

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tant de belles choses ; c’était un chagrin qui se réveillait avec force au fond de son cœur chaque fois qu’elle se le représentait de nouveau. Elle resta un moment sans parler, car elle avait été atteinte tout d’un coup au milieu de sa joie. Enfin elle répondit gravement :

— Oui, je le comprends bien. Mais je sais ce qu’il faut faire alors ; il faut répéter les cantiques de la grand’mère qui font de nouveau voir un peu clair et même quelquefois si clair qu’on redevient tout joyeux ; c’est la grand’mère qui l’a dit.

— Quels cantiques, Heidi ? demanda le docteur.

— Je sais seulement celui du soleil et du beau jardin ; et aussi dans le grand cantique les versets que la grand’mère aime, parce qu’il faut toujours que je les lise trois fois.

— Eh bien, dis-moi une fois ces versets, je voudrais bien aussi les entendre, dit le docteur en se redressant pour mieux écouter.

L’enfant joignit les mains, et après avoir réfléchi un instant :

— Faut-il commencer là où la grand’mère dit que cela remet de la confiance dans le cœur ?