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des jeux olympiques

En parcourant l’Altis, nous entrevoyons, à travers les platanes et les oliviers, une foule de pèlerins qui portent des offrandes, versent des libations, immolent des victimes sur divers autels de leur prédilection. Les riches offrent des hécatombes ; les pèlerins modestes se contentent d’un mouton, d’un chevreau, de gouttes de, vin, de grains d’encens.

Des familles, des corporations, groupées autour de leur chef vont en cortège remplir un vœu, demander, pour leur petite association, la sympathie de Dieu. Des hymnes, des psalmodies et d’interminables litanies accompagnent souvent ces sacrifices.

On n’aperçoit dans ce riche musée en plein air que des colonnes, des trophées, des chars de triomphe, des statues sans nombre, en bronze et en marbre, œuvres dues au ciseau des plus célèbres artistes de la Grèce. Les unes sont destinés aux Dieux et aux héros, d’autres aux vainqueurs, hommes, femmes et enfants ; car ce temple de la gloire n’est ouvert qu’à ceux qui ont des droits a l’immortalité.

Plusieurs de ces statues sont adossées à des colonnes ou placées sur des piédestaux. Toutes sont accompagnées d’inscriptions contenant les motifs de leur consécration. Celles des athlètes qui ont remporté le prix, formant une collection immense, sont placées dans ces lieux par eux-mêmes ou par les villes qui leur ont donné le jour.

À notre parcours a travers ce monde artistique, nos regards éblouis s’arrêtent, au hasard, sur deux chars de triomphe et nous apercevons sur l’un le roi Gélon de Syracusse et sur l’autre Hiéron, son frère, qui sera plus tard son successeur. Ensuite le char et la statue de Cléomède. Ce malheureux athlète ayant par imprudence, tué son adversaire au combat de la lutte, les juges pour le punir, le privèrent de la couronne : il