Je crois que jamais Semida n’a mieux joué que ce soir. Quels sons enchanteurs !
Qu’il est touchant, l’air qu’elle a fait entendre ! Comme ses yeux parloient ! comme son âme s’y faisait voir !
Ma mère, es-tu contente ?
Oh ! mon enfant, comment te le dire assez !
Jamais la musique ne m’a tant émue qu’aujourd’hui ; j’étois prête à pleurer en jouant ; il me sembloit que je voyois au-dessus de ma tête des anges qui m’appeloient pour m’unir à leurs concerts. Je résistois à leur voix si douce, ma mère, car je ne voulois pas te quitter. Mais je ne sais quel attrait mystérieux m’enlevoit à la terre. J’ai bien fait de finir ; je commençois à me troubler.
N’est-elle pas trop fatiguée pour danser ?
Oh ! non ; elle danse si bien. N’est-il pas vrai,