Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
ACTE I, SCÈNE I.

LA SUNAMITE.

Eh ! pourquoi ne le ferois-je pas ?

LA SŒUR.

Cette vision, ce fantôme…

LA SUNAMITE.

Comment peux-tu les rappeler ?

LA SŒUR.

Ah ! ma sœur, je t’en conjure, songe aux présages funestes qui ont annoncé ce jour.

LA SUNAMITE.

Je songe à la beauté de Semida.

(Elle ajuste la parure de sa fille.)
SEMIDA.

Merci, ma mère. — Me voilà donc comme le fantôme, et la couronne est sur ma tête ; mais c’est de toi que je la tiens, elle ne peut me porter malheur.

(Des joueurs d’instrumens, des jeunes gens et des jeunes filles de Sunem arrivent sur la scène.)
LA SUNAMITE.

Apportez la harpe de ma fille ; accompagnez-la ; mais ayez soin que vos instruments ne couvrent point ses accords.

LA SŒUR.

Asseyez-vous ici ; ma sœur va rester auprès de sa fille.

(Semida joue de la harpe.)