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ACTE III, SCÈNE II.

dans mes bras. Où faut-il la chercher maintenant ? Guide-moi, je n’y vois plus.

LA SŒUR.

Mon amie, conserve dans ton cœur un profond souvenir.

LA SUNAMITE.

Un souvenir ! crois-tu donc qu’il s’agisse de vivre ? Dis-moi, ma sœur, où ces roses funestes, les dernières qu’elle ait portées ?

LA SŒUR.

Je les ai posée à ses pieds, leur éclat n’est point encore flétri.

LA SUNAMITE.

Elles ont duré plus que Semida. Il y a des fleurs qui parent la vallée ; il y a des oiseaux qui planent dans les airs ; autour de moi, partout est la vie, et je n’en puis dérober un jour, un seul jour pour Semida.

LA SŒUR.

Ose encore la regarder, viens avec moi ; pauvre mère, l’image de ton enfant subsiste encore.

(Elle tire le rideau qui cache le fond du théâtre. On voit Semida couchée sur son lit de mort.)