Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/172

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ROSALBA.

Nérine, qu’en penses-tu ; c’est-il possible ?

NÉRINE.

Oh que oui ! mademoiselle ; mais surtout il faut parler raison ; il faut dire que vous ne vous souciez plus de vous marier.

ROSALBA.

Et s’il alloit me prendre au mot ?

NÉRINE.

Soyez tranquille ; il faut pourtant bien que tout soit changé autour de lui pour lui persuader que sept années se sont écoulées. J’ai déjà dans la tête mille ruses pour y réussir. Vous, monsieur Derval, allez mettre des moustaches, un sabre au côté, des sourcils noirs, un parler ferme. Que ne feroit-on pas pour mériter Mademoiselle Rosalba ? Hâtons-nous de mettre Madame de Kernadec dans nos intérêts. Prions-la de se prêter à notre innocente supercherie : on a dit si souvent que l’amour faisoit passer le temps ; pourquoi ne sauroit-il pas escamoter sept ans en un jour ? Allons, ne perdons pas un instant.


FIN DU PREMIER ACTE.