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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/287

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LE COMTE, à Frédéric.

Je suis bien sûr que vous n’aimez pas cela, vous qui êtes un homme cultivé, comme on dit en Allemagne ; eh bien ! moi, la franchise de cette réponse me plaît. Que ma femme lise mes lettres, c’est toute la littérature que je lui demande. — Aimez-vous le dessin, mademoiselle ?

SOPHIE.

Ma cousine pense qu’il n’est pas convenable à une femme de dessiner.

LE COMTE, à Frédéric.

Comprenez-vous pourquoi ?

SOPHIE.

J’imagine que c’est parce qu’elle ne veut connoître que les traits de celui qu’elle aime.

LE COMTE.

Mais c’est charmant cela, c’est charmant ! les dessins d’amateur m’ont toujours ennuyé ; fausse prétention que tout cela. — Mademoiselle aime-t-elle la musique ?

SOPHIE.

Ma cousine dit qu’elle n’a point de voix.

LE COMTE.

Tant mieux, tant mieux ; mauvaise compa-