Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/112

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bler comme le froment (Luc XXII, 31). Les Apôtres étaient encore très faibles alors et pouvaient facilement succomber à la tentation (comme cela arriva à Pierre). C’est pourquoi le Sauveur a ajouté ces paroles : ne nous laissez pas succomber à la tentation. Or, quant à nous, nous ne pouvons pas vivre sans éprouver des tentations dans le domaine de la foi, de l’espérance et de l’amour. Ces tentations de notre for intérieur sont nécessaires à l’homme pour qu’il puisse apprendre à se connaître lui-même et à se corriger. Oui, les tentations sont indispensables, car c’est par là que les pensées cachées au fond des cœurs d’un grand nombre seront révélées (Luc II, 35). C’est dans les tentations qu’éclatent au grand jour notre fermeté et notre faiblesse dans la foi, le savoir ou l’ignorance, la dépravation ou la pureté de notre cœur, notre confiance en Dieu ou en la matière, notre amour de nous-mêmes et du périssable ou de l’impérissable, c’est-à-dire de Dieu.[1].

Les démons tremblent non-seulement devant la Croix, mais devant le signe même de la croix, parce que le Fils de Dieu a été cloué à l’arbre de la croix et l’a sanctifiée par ses souffrances. À quel point donc les démons doivent-ils trembler devant la Reine des cieux, la Mère de Dieu, au seul appel même de son très-saint nom ? Semblable à un astre lumineux, elle est toute rayonnante de lumière divine. Semblable à un charbon incandescent, elle est toute étincelante comme le feu. Il est facile de comprendre que si Dieu est la lumière et la sainteté, elle — sa Mère, doit être aussi la lumière et un modèle de sainteté pour les hommes.[2]

— Fais toujours le contraire de ce que le démon t’ins-

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