pire. S’il t’inspire de haïr ceux qui t’ont offensé, fais leur voir ton amour ; bénis ceux qui te comblent d’injures et ne garde pas rancune à ceux qui te privent de ce qui t’appartient, donne toujours sans regret ce que tu possèdes. Si tu as envie de rire, pleure, si tu te sens découragé, tâche d’être gai. Si tu éprouves l’envie, cherche à être content du bonheur d’autrui ; si tu veux contredire ou te rebeller, acquiesce à tout et soumets-toi. Si tu es en proie à des pensées luxurieuses, rappelle ton cœur à la pureté en songeant à l’insigne honneur d’être chrétien, d’être, pour ainsi dire, un homme divinisé en Jésus-Christ, et rappelle-toi que nos membres sont ses membres à lui. Si c’est l’orgueil qui s’empare de toi, fais preuve d’humilité ; si c’est la méchanceté, montre le plus de bonté possible ; si c’est un emportement, garde ton calme ; si c’est l’avarice, sois généreux ; si c’est la distraction, détourne à l’instant tes pensées des objets qui les attirent et concentre-les sur l’idée qui doit t’occuper ; si c’est le doute, le manque ou l’absence de la foi, appelle à ton secours la foi dans ses manifestations les plus puissantes, évoque les souvenirs des exemples de la foi des hommes d’élite de l’Ancien et du Nouveau Testament, des miracles produits par la foi, etc. Tiens-toi à ce système pour combattre les ruses de l’ennemi, et oppose-lui une résistance énergique, car toutes nos passions, toutes nos faiblesses, tous nos caprices sont ses œuvres et ses subterfuges.[1].
— Si l’ennemi ne réussit pas à abattre le chrétien dans la voie de son salut par le chagrin, le malheur, la misère et toute sorte de privations, pas les maladies et autres souffrances, il se jette dans une autre extrémité ; il l’accable par la surabondance de la santé, par le désœuvrement, par le bien-être, par la prostration
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