Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/124

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— Oh ! combien la vie que nous traversons ici-bas est pleine de dangers, de peines et de fatigues ! Chaque jour, du matin au soir, nous avons à soutenir un pénible combat contre nos passions, qui attaquent notre âme, contre les principautés, contre les puissances, contre les princes des ténèbres de ce monde des ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l’air, (Eph. VI, 6), dont la méchanceté et la perfidie n’ont pas de borne, sont dirigés avec un art infernal et sont toujours prêts à nous assaillir ! — Ô notre très doux Sauveur, qui appelez à vous tous ceux qui sont fatigués et chargés pour les soulager ! Vous voyez : notre cœur et notre âme sont exténués de fatigue par notre lutte de chaque jour ; nous sommes brisés, la force nous manque et nous marchons comme des ombres. Nos ennemis méchants saisissent sans cesse nos âmes et s’efforcent de nous entraîner dans l’abîme du désespoir. Étendez, ô Seigneur, votre bras souverain, et délivrez-nous des embûches de l’ancien dragon homicide. Si quelqu’un veut venir à moi, avez vous dit, qu’il se renonce soi-même et qu’il porte sa croix tous les jours et me suive (Luc. IX, 23). Mais qui est celui qui, chaque jour, est la cause de notre croix, de nos fatigues et de nos peines ? Le vieil homme, l’homme charnel qui est en nous et le démon, avec ses embûches continuelles ![1].


§ 3. — Du Triomphe de la Grâce.


Que serait-il de nous, si la grâce divine n’était pas là pour nous prévenir, si elle ne pénétrait pas subitement d’une manière inattendue tout notre être après les péchés que nous avons commis, et si elle ne nous disposait pas au repentir et aux larmes ? Que serait-il de nous, si nous étions obligés, pour arriver au repen-

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