Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/164

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premier est simple ; il n’est pas composé de parties, et par conséquent impérissable et éternel. Il est dans les esprits des anges et des hommes créés à l’image de la cause première. Tout le reste de ce qui nous entoure n’a pas plus d’existence qu’une bulle de savon. Si je m’exprime ainsi, ce n’est pas pour abaisser la grandeur de la création, mais pour fixer un point de comparaison entre le monde purement matériel et les Esprits bienheureux.[1].

— Un jour viendra ou ces mains qui aiment à prendre tout ce qu’on leur donne, seront croisées sur la poitrine et ne prendront plus rien. Ces jambes et ces pieds qui aiment à marcher dans le mal et qui n’aiment pas à rester debout ou à genoux pendant la prière, seront étendus pour l’éternité et ne feront plus un pas. Ces yeux qui aimaient à regarder avec envie le bonheur du prochain, se fermeront et leur feu s’éteindra pour toujours. Ces oreilles qui s’ouvrirent si souvent avec plaisir aux chatouillements de la médisance et de la calomnie, n’entendront plus rien ; aucun tonnerre ne les réveillera plus. Elles n’entendront que la trompette de l’Ange qui sonnera à la résurrection des morts, et alors notre corps impérissable sera ressuscité ou pour la résurrection de la vie ou pour la résurrection du jugement. (Joan. V. 29). Que restera-t-il donc en nous de vivant après la mort, et quel doit être l’objet de toutes nos préoccupations pendant notre vie ? C’est cette partie de nous-mêmes que nous appelons de notre vivant notre cœur, c’est-à-dire l’homme intérieur qui vit en nous, ou autrement notre âme, c’est elle qui doit être l’objet de nos soins. C’est votre cœur que vous devez purifier, pendant la durée de toute votre vie, afin que votre âme soit ensuite capable de voir Dieu. Quant à notre corps avec ses besoins, n’en pre-

  1. P. 23.