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Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/168

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cherchant à s’amuser, à bien boire et à bien manger, à s’habiller avec goût, à satisfaire leur bon plaisir, à tuer le temps dont ils ne savent que faire, ce temps qui les cherche de son côté et fuit rapidement à leurs yeux, les jours succédant aux jours, les nuits aux nuits, les mois aux mois, les années aux années ; jusqu’à ce que retentisse enfin l’heure dernière, l’heure terrible où il leur sera dit : arrêtez ; le cours de vos jours est terminé, votre temps est perdu, vos péchés et vos iniquités sont là devant vous, formant comme une montagne qui va s’écrouler sur vous et vous écraser de son poids dans l’éternité.[1].

— Plus le moyen qui nous unit à Dieu est sûr et énergique, tel que la prière et la pénitence, plus l’adversaire de Dieu et le nôtre s’efforce de le détruire. Il n’y a rien qu’il néglige ; il profite de notre caresse, de la faiblesse de notre âme, de notre attachement aux liens et aux soucis de ce monde, de notre scepticisme si fréquent chez quelques-uns ; de notre peu de foi ou de son absence totale ; des pensées impures, méchantes et blasphématoires, de l’angoisse du cœur, de l’obscurcissement de la pensée ; tout enfin est mis à profit par l’ennemi chez les personnes inattentives, pour mettre un obstacle à la prière, cette échelle qui nous permet de monter jusqu’à Dieu. De là vient qu’il y a si peu de personnes qui prient sincèrement et avec ferveur, et qu’il y a tant de chrétiens qui font très rarement leurs Pâques. La moitié même de ceux-ci ne les auraient peut-être pas faites, si notre loi civile n’obligeait chacun à se confesser et à communier annuellement. Bien des gens le savent par l’expérience.[2].

— Celui qui est uni à Dieu aime inévitablement et par

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  2. Page 89.