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les anges contemplent avec effroi et frémissement ? Aurait-il daigné nous délivrer un nombre infini de fois de nos péchés et de la mort spirituelle ? Il aurait dit plutôt : Reste en proie aux tourments, puisque tu es si mauvais, je cesserai de te délivrer, t’ayant déjà délivré tant de fois.

— Mais nous voyons au contraire qu’il supporte pendant toute notre vie une infinité d’offenses de notre part et attend toujours notre conversion. Glorifions donc son amour et sa patience inépuisable ! Pensons à ce que nous deviendrions sans lui, sans son secours ! Rien que d’y penser, la terreur et l’effroi s’emparent de l’âme. Mais n’oublions pas non plus que les coupables non repentants seront en réalité atteints de la colère de Dieu au jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu. (Rom. II, 5.)[1].

Dieu est plus grand que notre cœur, — et Il connaît tout. (Joan. iii, 20). Le regard de notre cœur nous fait découvrir et nous apprend les moindres de ses mouvements, toutes nos pensées, tous nos désirs, toutes nos intentions, en un mot presque tout ce qui se passe dans notre âme. Mais Dieu est plus grand que notre cœur. Il est en nous et autour de nous. Il est partout, en chaque endroit, comme l’unique regard spirituel et clairvoyant dont le regard de notre cœur n’est qu’une faible image. C’est pourquoi Dieu sait tout ce qu’il se passe en nous, et il le sait mieux, mille fois mieux que nous. Il sait en même temps tout ce qu’il se fait dans chaque homme, dans chaque ange et dans toutes les puissances du ciel, ainsi que dans chaque créature animée et inanimée. Il voit comme sur la paume de la main tout notre intérieur, de même que celui de chaque créature, car il leur est inhérent à toutes et

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