Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/30

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tons donc cet amour et cette générosité de Dieu ; soyons autant que possible miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux (Luc. vi, 36).[1].

— Si Jésus, Fils de Dieu, le Dieu infiniment saint, ne rougit point de nous appeler frères (Hebr. II, 11), tout coupables que nous sommes, ne rougissez pas d’appeler frères et sœurs ceux au moins qui sont pauvres et bas placés dans la société ; si vous avez des parents qui soient dans ce cas, ne faites pas le fier en leur présence, ne les méprisez pas, ne ressentez pas de honte à les recevoir, car nous sommes en réalité tous frères en Jésus-Christ. Le baptême nous a tous régénérés par l’eau et par l’Esprit et nous sommes devenus les enfants de Dieu. Tous nous nous appelons des chrétiens, tous nous sommes nourris du corps et du sang du Fils de Dieu, le Sauveur du monde. Tous nous profitons des sacrements de l’Église, tous nous disons dans l’oraison dominicale : Notre Père… et tous aussi nous appelons Dieu notre Père. Nous ignorons toute autre parenté, sauf la parenté spirituelle, éternelle, la plus sublime qui existe et qui nous a été donnée par le Maître Suprême de la vie, par le Créateur et le Régénérateur de notre nature humaine — Jésus-Christ — car il n’y a que cette parenté qui soit véritable, sainte et permanente. La parenté terrestre au contraire est peu sûre, variable, inconstante, temporelle, périssable, comme le sont notre chair et notre sang qui périssent. Traitez donc vos semblables simplement, d’égal à égal, sans vous prévaloir devant personne, faites-le plutôt avec humilité, car quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé. (Luc. XVIII, 14). Ne dites pas : je suis instruit, mais lui ou elle ne le sont guère, ce sont des ignorants ordinaires, c’est un paysan ou une paysanne ; le don divin que tu as reçu, malgré ton indi-

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